#3 - Voyager, bouger, être en mouvement : fuir ou se retrouver ?
Entre liberté et ancrage, à la recherche de l'équilibre
Bienvenue dans cette nouvelle édition de La Golden Hour !
Ça fait 3 ans que je lance des projets, et un peu plus d’un an que je partage mes aventures entrepreneuriales. Et cette newsletter c’est votre accès VIP aux backstages et à mon évolution avec plus de détails et d’anecdotes croustillantes.
Bonne lecture !
Actuellement à Paris pour une dizaine de jours, avant de retrouver des amis en rando/snow à Grenoble, de revenir à Paris pour une semaine, d’aller kitesurfer sur la Côte d’Opale, puis de revenir à Paris… Et ainsi de suite !
On peut dire que j’ai la bougeotte…
Et comme toutes les personnes qui ont la bougeotte, j’ai à la fois besoin d’avoir un cocoon routinier, un pied à terre, et d’être en mouvement régulièrement, de bousculer mes habitudes. Une vie pépouz, et une vie où tu cours à 10000. Et enchaîner les deux régulièrement.
Et ça amène bon nombre de remarques !
“Qu’est-ce que tu fuis à courir partout comme ça ?”
“Tu veux pas te poser ? Genre comme une adulte ?”
“T’es tout le temps là mais t’es jamais là, tu nous zappes
Ça m’a amené à me remettre en question et à me demander si quelque chose clochait. Si j’avais vraiment besoin de ce mode de vie, si j’aimais profondément ça, ou si sans m’en rendre compte j’étais dans une forme de fuite constante.
Et je vous propose d’explorer le sujet ensemble dans cette édition 👀
Du nomadisme à l’errance : il n’y a qu’un pas ?
Je ne me reconnais pas du tout dans le terme de nomade, mais je n’ai pas trouvé un autre mot pour décrire au mieux mon mode de vie. J’ai pensé à commuter, mais ce mot désigne les personnes qui travaillent dans une autre ville que la ville où ils habitent. Ce n’est pas vraiment mon cas, je n’ai pas un endroit où je travaille précisément, je suis la majeure partie du temps en télétravail, et même si beaucoup de mes projets ont lieux à Paris, mes déplacements à Paris ou ailleurs n’ont pas forcément de liens avec le travail. Si vous avez une idée pour décrire cette situation : je suis preneuse !
Du nomadisme à l’errance, il n’y aurait qu’un pas. Mais si les dictionnaires ont tendance à en faire des synonymes, il y a tout de même une différence capitale :
Le nomade a une destination en tête, connaît en partie l'itinéraire. Familier avec l'environnement ou non, il repère des indices qui le guident sur son chemin.
L'errant est soit en fuite, soit en quête d’autre chose, et se laisse facilement distraire de sa route par le paysage, une idée ou des mots.
L’incertitude fait partie des deux, mais l’intention derrière oriente de façon tout à fait différente leur parcours.
Vous êtes comme Ulysse, vous parcourez le monde en rêvant de rentrer à Ithaque. La femme révélée, Gaelle Nohant.
J’aime beaucoup cette citation, tirée d’un de mes livres fav. Parce qu’elle pose un constat franc : les voyages, le mode de vie “nomade”, peuvent parfois être un moyen d’échapper à sa réalité. De ne pas se confronter à nos problématiques propres. De divaguer, de s’éloigner, pour ne pas faire face à ce que l’on voudrait vraiment, parce que ça nous serait plus challengeant.
La première fois que je suis partie en voyage seule, au Canada, je savais ce que je voulais : fuir ma réalité, et découvrir d’autres choses. J’étais en pleine rupture, j’avais perdu un proche 1 an et demi avant, et je n’avais qu’une envie, c’était partir, loin loin loin. J’errais malgré moi en France, alors tant qu’à faire, autant errer ailleurs.
J’y ai étudié quelques mois, et beaucoup voyagé. La solitude de ce voyage n’a pas toujours été facile : où que vous partez, vos problèmes suivent vos bagages. Mais la coupure avec ce que j’avais toujours connu, le silence extérieur, et la distraction de la découverte m’ont permis, step by step, de faire face au brouhaha intérieur que j’étouffais jusqu’alors. Ça a été salvateur !
Quelque chose s’est enclenché en moi. Ce besoin de mouvement je l’avais toujours ressenti mais jamais concrétisé à ce point. Et si je suis d’abord partie comme une errante, très vite lors de ce voyage, j’ai repris une posture de nomade : j’ai défini ce que je voulais faire dans les grandes lignes avant la fin de ces 6 mois coupée de la France, et j’ai agi en conséquence.
Au final cette façon de faire m’a suivi sur la plupart de mes mouvements depuis lors. Même si on pourrait croire que je décide de mes voyages ou de mes mouvements à la dernière minute, sur un coup de tête. En soi c’est un peu le cas, j’aime prendre le temps de voir comment s’imbriquent les choses et faire des ajustements en last minute. Mais j’ai en vérité toujours une vision en tête d’où je veux aller ou de ce que je veux faire sur les prochains mois.
J’ai toujours été nulle pour me projeter, j’ai jamais aimé ça je crois. Ça ne me parle pas, ça ne me rassure pas, au contraire. J’aime le fait d’explorer un sujet ou un projet, sans avoir une idée détaillée d’où je veux aller, ou de ce que je veux atteindre.
J’ai une vision, mais je me laisse aussi surprendre par le chemin. Du coup je sais toujours pas si j’ai une posture de nomade ou d’errante. Mais ça m’a appris une chose sur moi : la flexibilité est une de mes priorités.

Tes actes démontrent tes priorités
Tu ne peux pas voyager sur un chemin sans être toi même le chemin, Bouddha
On est nombreux et nombreuses à ne pas savoir définir avec les mots justes ce qu’on veut faire, ce qui est important pour nous, nos priorités… Donc quand on nous demande de nous projeter pour définir “où tu veux être dans 5 ou 10 ans”, c’est un exercice qui peut vite devenir angoissant, et intangible.
Je trouve qu’il n’y a rien de plus parlant que ce qu’on nous a nous-même démontré depuis toutes ces années. Ce vers quoi on est naturellement ou malgré nous retourné, et ce qu’on a négligé. “Analyser” notre vie pour comprendre ce qui a évolué, ce qu’on a laissé partir et ce qu’on à garder, c’est un excellent moyen d’identifier ce qui est important pour nous.
Quand j’étudiais aux Etats-Unis, une très bonne amie m’avait proposé de la rejoindre sur une de ses idées de projet. Je trouvais le projet cool et mon podcast ne me prenait pas tant de temps que ça donc j’ai accepté. Mais après quelques semaines, je ne ressentais pas cette love bubble rush, cette euphorie du début qui aurait pu me pousser à charbonner. Je procrastinais dès les débuts. En fait, j’étais ni séduite ni emballée par le projet. Et pour pouvoir comprendre ça avant d’aller lui en parler, j’avais décidé de me poser dans un café seule pour écrire sur ce que je ressentais.
Ce jour-là j’ai définis de façon plus globale mes priorités, mes valeurs, en fonction de ce que j’avais démontré sur mes premières années d’entrepreneuriat, et j’en avais identifié trois :
1. Liberté
J’ai toujours aspiré à la liberté, à me sentir libre. Libre d’agir, de parler, de décider, selon mes termes et sans me cacher. Parmi ces composantes, il y a évidemment la flexibilité. Composer avec les obligations ok, mais c’est prioritaire pour moi de conserver une marge de manoeuvre au quotidien, et une vraie !
La liberté a de particulier de pouvoir être magique mais aussi emprisonnante. A trop vouloir être libre, on fini par ne rien construire. Elle est donc à ajuster en fonction de ses priorités. Donc j’ai été un cran plus loin, en me demandant quelles étaient mes autres priorités.
2. Relationnel
Ahh les gens ! Nous sommes des animaux sociaux n’est-ce pas ?
Ayant grandi dans une famille éparpillée entre la France et le Maroc avec des valeurs familiales fortes, et parce que les plus belles surprises que la vie m’a offert c’était à travers les autres, j’ai fortement intégré en moi le fait de se donner les moyens et de créer les opportunités de nouer ou entretenir du lien. Le relationnel est essentiel à mon équilibre, c’est une priorité pour moi d’en prendre soin, de donner de mon temps à mes êtres biens-aimés, de rencontrer de nouvelles personnes, et tout ça dans une démarche proactive.
Du coup je me débrouille pour revoir régulièrement chaque personne qui est importante pour moi, même si ça veut dire être souvent en mouvement. Dans le choix d’être indépendante, il y a notamment eu dans la balance l’envie profonde que le travail ne soit pas un obstacle dans le fait de passer du temps avec mes humains préférés. De pouvoir travailler en étant au Maroc pour partager des moments du quotidien avec ma grand-mère et ma famille, mais aussi avec ma mère dans le nord de la France, seule en m’extirpant quelques jours en Espagne ou ailleurs.
Pouvoir avoir les deux c’est une priorité pour moi. Parce qu’au-delà des gens, le travail, j’aime ça.
3. Accomplissement
J’ai toujours été ambitieuse !
J’ai toujours eu cette flamme qui me pousse à me challenger, à prendre des chemins pas toujours communs et à m’accomplir dans des projets. D’aussi loin que je me souvienne, j’ai toujours su que je réaliserais de “grandes choses”. Que je me donnerais les moyens d’être ou de me sentir grandiose. Pas par l’argent ou la popularité. Mais par cette force qui rend inacceptable le fait de se contenter de la médiocrité.
C’est une priorité pour moi d’accomplir et de m’accomplir. De ne pas m’oublier sur ce chemin, de ne pas m’oublier à travers les autres, de construire brique par brique le monde dans lequel j’ai envie de vivre.
En somme, d’apprendre et de me dépasser !

La façon dont je définis ma façon de travailler, de me ressourcer, ou simplement mon mode de vie au global est grandement dirigé par ces trois besoins. Une fois que tu comprends tes priorités, tu adoptes une nouvelle grille de lecture sur ton fonctionnement.
Je ne suis pas sûre de pouvoir affirmer à 100% que je ne suis pas en fuite de quelque chose avec ce mode de vie. Entre nous, c’est un refuge parfait pour être en fuite. Mais il retranscrit aussi le fait que j’ai embrassé mon besoin de liberté, le besoin de me challenger sur des projets qui me font vibrer, sans m’empêcher de partager des moments avec mes bien-aimés.
Une question me reste en tête à présent. Etant dans une phase de construction dans ma vie, un tel mode de vie ne comporte-il pas tout de même des limites… ?
Avoir un ancrage pour mieux voguer
On ne peut rêver que si on a les pieds sur terre. Plus les racines sont profondes, plus les branches sont porteuses. Juliette Binoche
Je suis en phase de transition. Une phase de transition plutôt active et mouvementée. J’ai tourné les pages du passé, mais pas encore ouvert franchement les pages de l’après. Ça fait bien longtemps que j’ai dis au revoir à ma vie d’avant, mais je n’ai pas encore clairement dit bonjour à cette nouvelle vie.
Un de mes challenges de l’année, c’est de m’installer à un endroit, et plus précisément à Grenoble auprès de mes plus proches ami.e.s.
Contrairement à certain.e.s, il m’est beaucoup plus facile de me déplacer ou voyager régulièrement, que de m’installer. Pour l’instant je me contente d’allers-retours, et si j’adore ce mode de vie en mouvement sans point d’ancrage particulier, je suis aussi consciente que j’en arrive à la limite que ça impose. Après avoir vogué 2 années, j’ai du mal à accepter d’avoir non pas un pied-à-terre, à durée déterminée, mais un véritable ancrage, à durée indéterminée.
Pourtant j’en ai très envie !
Et je suis consciente que c’est capital pour la suite de mes aventures. Avoir un ancrage, c’est avoir un point de stabilité qui n’est clairement pas de trop dans un mode de vie “instable”, en mouvement constant. Et qui est essentiel pour pouvoir commencer ou continuer à construire.
Je ne pense pas que je bougerai nécessairement moins une fois que je serais ancrée. Mais je pense que ça me donnera un bien meilleur tremplin pour continuer de voguer. En évitant de m’éparpiller, mes mouvements, la construction de mes projets et l’entretien de mes relations seront facilités et solidifiés.
Et au-delà de vouloir être proche de mes potes, si j’ai choisi Grenoble c’est aussi pour que mon lieu d’habitation me donne un accès à la nature quasi instantané. S’il y a une chose que j’ai appris sur moi lors de mes voyages c’est bien ça : j’ai besoin d’être dans le calme et d’aller chercher le bruit quand j’en ai l’envie, et pas l’inverse. Je préfère vivre dans le calme proche de la nature, et aller régulièrement chercher l’agitation de Paris ou des grandes villes, plutôt que de vivre dans le bruit, et d’aller chercher le calme en m’évadant un week-end ou deux dans le mois.
Du coup, c’est décidé. Je me donne encore 3 mois pour poser mes valises à un endroit, qui deviendra mon chez-moi.
J’ouvre et je découvre timidement ce nouveau chapitre de ma vie. Prêt à embarquer avec moi ?
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