La Golden Hour
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Faut-il encore dire que "les femmes n'osent pas" ?
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Faut-il encore dire que "les femmes n'osent pas" ?

Ou comment comprendre que l'audace ne suffit pas face à un système biaisé

Le printemps est là, les terrasses sont pleines. Et avec ça cette sensation de renouveau ☀️

Avec Laëtitia, on s’est dit que c’était le bon moment pour remettre en question un discours qui, lui, commence sérieusement à faner : les femmes gagnent moins parce qu’elles n’osent pas demander.

En 20 minutes d’échange, Laëtitia démonte l’idée qui pousse à penser que “c’est de leur faute” et nous fait explorer ce qui se joue vraiment quand une femme ose. Parce que dans les faits, les femmes demandent. Elles négocient. Mais face à un système biaisé, l’audace ne suffit pas.

J’ai adoré cet épisode ! Tout comme chacune de nos discussions avec Laëtitia d’ailleurs. Elle a cette capacité à pousser les réflexions toujours un cran plus loin, et c’est un pur bonheur.

Pour celles et ceux qui préfèreraient lire plutôt que d’écouter un podcast, je vous ai résumé les éléments clés de l’interview ci-dessous ⬇️

Bonne écoute 🎧 ou bonne lecture 📖


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« Ce n’est pas qu’elles ne demandent pas, c’est qu’on ne leur donne pas »

Laëtitia le dit sans détour : « Ce n’est pas fondamentalement la faute des femmes. »On a longtemps voulu croire que si les femmes gagnaient moins, c’est parce qu’elles n’osaient pas demander. Mais c’est faux. Les femmes demandent. Le vrai problème n’est pas le manque d’audace chez les femmes, mais la manière dont leurs demandes sont accueillies. « Ce n’est pas un problème de demande, mais d’accueil de cette demande. »

Plus de rigidité, plus de dureté : des négociations qui leur font perdre du temps, de l’énergie et leur confiance. « Une femme qui demande est perçue comme arrogante. Un homme, lui, est simplement compétent. ». Le biais est culturel, ancré, et a un coût qui s’applique partout : dans les levées de fonds, les plateformes de freelancing, les négociations salariales…


Ruser pour contourner le système

Face à des règles du jeu inéquitables, il faut ruser : « C’est du bidouillage en environnement hostile. » Puisque demander ne suffit pas, il faut savoir le faire d’une certaine manière.

« Il faut des ruses. Des jeux d’alliances. Des plans machiavéliques. » Il faut avoir l’air concernée mais pas intéressée, assertive mais pas arrogante. Laëtitia parle de “ruses de sioux” : se dépersonnaliser, créer un alias masculin, négocier via une fausse identité, parler au nom de sa boîte plutôt qu’en son nom propre… Grosso modo : créer de la distance ! Ces stratégies permettent de survivre à un double standard où la même demande, selon le genre, change de valeur.

(Comme les fondatrices de Witchsy, qui s’étaient inventées un associé masculin fictif pour être mieux traitées pendant leur levée de fonds (ou à l’inverse, cet homme ami qui s’est fait passé pour une femme et a vite déchanté…). )


« Voir la négociation comme un jeu, ça marche mieux. Mais encore faut-il avoir le luxe de pouvoir le faire. »

« Le ton grave de la militante, même légitime, ne passe pas dans une négo. Il vaut mieux jouer, même quand on n’a pas envie. »

C’est tout le paradoxe. Négocier, c’est un jeu. Et pour jouer, il faut du recul. Du détachement. Ce n’est pas toujours possible quand on subit l’injustice en question, ou quand on n’a pas la flexibilité financière de prendre ce risque.

Quand on pense en termes de justice, on oublie que la rémunération n’est pas juste : « La rémunération ne reflète pas ta valeur, elle reflète un rapport de force… et de jeu. » Et dans ce jeu, savoir jouer, même quand c’est injuste, c’est parfois la meilleure issue.

On a découvert des tips pour contourner le système, on a parlé de l’importance de voir la négociation comme un jeu et non comme la défense d’une injustice, mais qu’en est-il des personnes qui, en entreprises et ailleurs, entretiennent malgré elles ces biais ?


« On en arrive à une triple charge pour les femmes : être compétente, négocier, et éduquer les autres. »

C’est la dernière charge, celle dont on parle peu mais qui fatigue beaucoup : l’éducation des autres.

Dans les organisations, les femmes – et plus largement des personnes discriminées – sont souvent chargées d’incarner la diversité, de la défendre, de la promouvoir… alors qu’elles en subissent les biais. Cette injonction à éduquer les autres vient alourdir une charge déjà bien trop lourde. Comme si elles devaient à la fois survivre au système et en former les responsables.

C’est là que les allié·es jouent un rôle clé : être relais, sans invisibiliser ni surexposer.


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News !

Si j’ai commencé cette édition en parlant du printemps, ce n’était pas simplement pour la beauté de la syntaxe ! C’est surtout que je vis moi-même mon propre printemps ces derniers temps.

  • Mon projet encore (plus ou moins) secret, et toujours en construction sur les inégalités homme-femme au travail avance ! C’est parfois difficile d’accepter le temps long sur le chemin de l’entrepreneuriat, mais tellement nécessaire pour consolider ce qui nous fait rêver.

  • La semaine dernière j’intervenais à l’ESSEC pour coacher des étudiants lors d’un challenge entrepreneurial pour les aider à affiner leur projets et à les pitcher. Ça m’a reconnecté à une de mes valeurs : la transmission ! ou le partage !

  • En un an, et avec mon acolyte Eliott Prigent, on a organisé environ une dizaine d’événements. Vous savez, les fameux Rendez-vous des Créateurs ! Et bien info en avant-première pour vous : nous avons un partenaire pour la prochaine édition, grâce à qui on va pouvoir créer un événement de plus grande ampleur, de plus grande qualité, et se rapprocher de ce qui nous faisait rêver il y a un an quand on évoquait cette idée autour d’un café… Stay tuned !

  • Parce que le travail ce n’est pas toute la vie, en ce moment je profite de la douceur de la météo pour repartir crapahuter en randonnée dès que je le peux. Entre challenge et contemplation, c’est une activité qui m’aura longtemps rebutée mais qui aura fini par avoir ma peau ! D’ailleurs, on se prépare une aventure en montagne avec des amis créateurs de contenu pour cet été, et on compte tout vous partager.

Et c’est déjà pas mal je crois !

On se dit à la prochaine édition ☀️


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